Katia Ambrozic – Ezio Gribaudo il peso del concreto 1968
Surfaces blanches parsemées de reliefs, dont l’ombre anime les formes étranges, les transforme en îlots blancs sur une mer plus blanche encore, les aligne le long des chemins sans fin, les fait respirer dans un espace où reigne le calme d’un ordre secret mais rigoureux. La conception artistique de ces curieuses compositions porte l’empreinte d’éléments qui ont fortement marqué l’enfance l’activite et limagination de l’artiste. Ce voyageur inlassable reste pourtant fidèle à sa ville natale dont l’urbanisme majestueux n”est pas étranger au souci de l’ordre qui émane de son oeuvre. Il reste lié à son ambiance quotidienne à l’imprimerie où réalisant des oeuvres remarquables de typographe experimenté et doué. L’artiste découvre l’iconographie étrange des matrices de plomb, il les adopte, les transfigure et confie aux machines le soin de creuser dans la douceur tendre des feuilles blanches leur nouveau visage. Gribaudo a su concilier les deux aspects spirituels dont se servent les artistes, les jeunes surtout, pour essayer d’exprimer leur réaction face aux conditions essentielles de l’existence contemporaine. C’est dune part une projection poétique souvent inspirée par la nostalgie de la nature éternelle, mais toujours neuve qui inspire le désir de l’inconnu. C’est d’autre part une incursion voulue et consciente dans les domaines de la vie déterminés par le monde contemporain, fait de réalités urbaines et techniques. Gravure ou reliefs? Il importe peu de savoir comment classer l’oeuvre blanche de Gribaudo. Grace a cette forme d’émotion moderne qui marie les connaissances rationnelles à l’imagination poétique, l’artiste a su réaliser une des plus belles invitations au voyage imaginaire…