Francesco Poli – Ezio Gribaudo. Arbores Matrices Logogryphes
[…] Lespace de la peinture et de la sculpture de Gribaudo est un espace de liberté, chargé de suggestions fantastiques, de renvois culturels, de traces énigmatiques décriture, de récupérations déléments décoratifs, de graphèmes, de stéréotypes figuratifs. Le tout vit, se multiple, se superpose, apparaît en relief ou reste gravé dans la dimension dominante du blanc. Comme la écrit Giorgio de Chirico en 1969, Gribaudo est un leucophile, il aime le blanc, couleur qui nen pas une, couleur mystérieuse parce quelle est le lieu potentiel dune infinité dimages. Cest la page blanche de lécrivain, la toile blanche du peintre, lécran blanc de toute projection possible. Puor lartiste, par sa formation de graphiste et par son intense activité dans le domaine de lédition, le blanc est avant tout le papier, cest-à-dire un support-couleur-matière, et pas uniquement un espace qui accuille tous les types de caractères typographiques et des images. Il est aussi un matérieu que lon peut travailler et façonner comme une sculpture en bas-relief. Dès le début des années soixante, Gribaudo utilise pour son travail des flans typographiques réalisées de différentes façons avec des interventions picturales ou même sans interventions. Il exploite le charme des grilles et des textures des lettres et des paroles gravées dans les superficies. Par un procédé analogue et en réalisant des matrices caractérisées par des configurations en relief, Gribaudo a développé sa technique graphique particulière, donnant vie à ses ouvres les plus caractéristiques: les logogriphes. Il sagit dune technique qui donne des résultats très particuliers qui ressemblent par example à certaines maquettes où les courbes altimétriques dessinent le territoire, ou à des sortes dempreintes énigmatiques de fossiles de calcaire blanc, ou encore (particulièrement dans les sculptures en polystyrène) à dantiques hiéroglyphes. On se trouve en effet face à de vrais territoires de limaginaire que loeil narrive jamais à explorer complètement, dans ses reliefs et dans ses dépressions, dans ses subtils jeux plastiques et dans les ombres. En même temps que des formes géométriques abstraites sinueuses et organiques, apparaissent des silhouettes de plantes, de fleurs danimaux, de formes humaines […].